13 déc. 2010

L'hiver mes couleurs sont tristes





La mémoire
n'a pas...










Comme une falaise de mon corps

fermé au bord

du vide il s’essouffle & finit dans l'oubli La force pouvait mais

n'a pas...













Quand j'eus la certitude
qu'être seul comportait autant de servitude
alors pourquoi commencer pourquoi cesser l'aiguille du temps ne pique ni varie L'hiver
n'a pas...












Dans une liste de hasard

j'employais les mots de l'art des mots des rues & le froid par

habitude homicide contre souffrance m'a donné une écharpe blanche Son haleine

n'a pas...













Il reste encore des jeux il n'y a plus d'enfant mais je

crois qu'ils se cachent Sous la main durcie la terre de neige

n'aime que les corps sans voix ni geste Soudain je tremble le soleil

n'a pas...













Je laisse filer mes espoirs de fortune je ne parle pas de richesse
mais de bout de ficelles & de chiffons comme ce qui reste quand tout cesse
Les branches ont rendu leurs dernières feuilles, blanches comme du papier que l'écriture
n'a pas...




Corps de sensible



...


Am    Am            C 
F             C
G       C
en auront fini de mourir....
E7                    Am  
















sur le bord de ma route
froide comme la pierre d'hiver
mon ombre m'interroge
















les voitures ne s'arrêtaient pas

mes questions non plus avec leur bruit sans cesse recommencé















comme les statues



je ne m'y habitue pas

















sans sa main qui me guide
est-ce encore un chemin où vont mes pas ?






10 déc. 2010

Quamvis corpus amisit



elle ne me cherche plus j'ai perdu
le présent une fine poussière blanche déforme les choses
l'obscurité ainsi masquer à mes yeux le bruit intérieur





je joue du corps
l'ange de chacun est ce qui apparaît sur la photo
n'est ni un rêve ni réel





quand il oublie de rire l'animal...





sans profondeur de l'esprit ce n'est pas
une main sur le coeur n'est rien qu'avez-vous deviné ?


moi je ne sais plus




17 nov. 2010

fortune de mer (p/ Will)





quelques images
plus que des mots

quand le sel aura décanté
la boue aspirée par la terre ou le sable
brillant de lumière










Brel chantait
& nous bavardions en buvant de la bière
comme sans maintenant comme sans
lendemain






qui pouvait annuler le temps ?
monter sur la grande échelle & pousser à l'envers
avec juste un doigt
l'aiguille & la date de la grosse horloge ronde
sur un quai de n'importe où






il disait
... avec le temps va, tout... c'est comme si plus l'âge
épaissit notre écorce donne
le fruit à l'intérieur de plus en plus fragile dans son obscurité






les ports
les voyages
entre nos murs
on n'entendait que le bruit du vent & de la pluie
elle coule en silence sur les vitres de la cuisine






est-ce aussi cela être seul ? quand une lumière nous guide ?
parce qu'elle est si loin je le suis aussi
un frisson de froid, mes vêtements n'avaient pas séché
on n'avait plus de mots & c'était mieux pour s' écouter






le sel du matin était
encore
sur mes lèvres & le sourire brûlait
oui qu'il donnait chaud qu'il me donnait soif
d'encore






la dernière chanson était trop joyeuse
pour ce que l'on pensait
& nous sommes encore restés longtemps assis
à boire en silence






il ne sera jamais trop tard

alors La  Musique

(Baudelaire)




16 nov. 2010

limailles & l'aimant

... quel jour déjà ? Parce que parfois je me réveille avec

une gueule de bois... mais je n'avais rien bu, j'aurai dû, mal aux os, j'ai dormi où ? Pas avec moi, j'ai dormi où, j'oublie...

pas



moi aussi j'imagine souvent un caillou qui me remplace le coeur, ce serait sans doute plus facile à vivre sans, ce n'est pas vrai ?









mais pourquoi,

mais pour oublier, si au moins j'avais bu toute la nuit

c'est idiot l'oubli,

j'ai mal à la tête

si j'avais bu, les souvenirs sont-ils aussi douloureux



je passe la main dans les cheveux, la gueule ruinée,

si j'étais chauve, café, drogues

médicales ? non un jour le jour viendra pour me voir en face



les miroirs sont un maquillage trop froid & distrayant







par milliers en silence

des images de solitudes & de moi

tous les bruits, tous les silences ont un écho la nuit ne m'a pas quitté des yeux



le cri du vent n'est pas innocent



mais il ne reste pas









 faut-il gémir encore ? personne n'est venu ni parti

en vain



un autre jour de tempête j'ouvrirai toues les portes & toutes les fenêtres & toutes mes traces

de mots de gestes & du reste

auront cette liberté étrangère de moi pour atteindre l'horizon









sous la pluie le banc n'attend plus personne

je regarde sans oser il est froid & mouillé comme nos larmes

il ne pleure pas



je sais que je reprendrai  ma route...

je ne sais pas quand









je pose la main sur le ciel



il fait froid

9 nov. 2010

Vivre sans Rêves

je me suis très facilement habitué

à dormir sans rêves







 & cette phrase de C. Bukowski

m'a fait comprendre qu'enfin mes jours

seraient aussi libérés d'eux



j'aurai comme simple merveille

l'étonnement.







     "Bon dieu, se dit-il, les gens ont des intestins, des bouches, des poumons, des oreilles, des nombrils, des organes génitaux, et... des cheveux, des pores, des langues, des dents parfois, et tout le reste... des ongles, des cils, des orteils, des genoux, des estomacs...

     Il y avait quelque chose de tellement ennuyeux dans tout ça. Pourquoi personne ne se plaignait ? "





in Le Ragoût du Septuagénaire

3 nov. 2010

aux regards lents

avec les mots de Verlaine, triste chanson

d'automne aux regards lents & langueurs monotones



si j'osais

si j'osais, mais de quel horsdinaire ai-je besoin ? mes yeux qui ont été bleus sont gris

maintenant







j'accuse l'âge, le mensonge me fait sourire un peu

l'âge aussi le sang transparent de mes lèvres que je teinte de vin rouge

pour croire encoreau possible ?

allez donc, le soleil intérieur est une cendre & celui du dehors se couche pour l'hiver









 me laisse usure humaine m'accrocher & me lasser du souvenir



il y eut, mais je n'imaginais ni mon présent ni l'avenir, des jours heureux & d'autres malheureux

il me fallait une seconde pour aimer & oublier





recommencer la fameuse valse

la cassette pliée comme une vieille roue de vélo

qui tourne en grinçant

& toujours ce pas à trois

anachronisme magique que je n'ai jamais compris

qui me jetais dans la vie de François Villon

rire d'avoir froid, ivre d'avoir trop ri



ahanant, le mot a de multiple issues

j'allais en compagnie me jeter dans un lit

& sinon sur l'herbe

quand la pluie venait je souriais, souvent j'avais

rêvé sans m'être endormi une seconde



elle n'était plus là

nous n'étions plus là

une autre valse

une autre route d'horizons inimaginables









je ne sais pas quand cela fut

le temps est revenu

seul un seul temps premiers & dernier, dans le miroir c'était bien moi

sans épaisseur

les jours ont commencé par durer plus que les nuits, puis les nuits sont devenus creuses

& silencieuses







j'allais commencer la descente

qui rendrait la vie si longue



il y a derrière le muguet ou les roses

il y a à travers les murs (...)

il y a dans cette musique intérieure

il y a sous la cendre

ce que le coeur ni l'esprit n'auront

jamais épuisé













tout simplement

il faut entrer ou sortir quand la porte se ferme